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« Les rats font la taille d’un gros chat »

C’est cette phrase, entendue à la radio, il y a quelques temps, qui me fait réagir ce soir.

J’ai d’abord souri en entendant ce témoignage d’un ancien détenu des Baumettes. Je me suis dit que nous étions encore dans l’exagération marseillaise… Des rats gros comme des chats, ça n’existe pas …

Passé cette première réaction, j’ai surtout été horrifié par les conditions de détention des prisonniers marseillais. Vétusté, violence, insécurité sont le quotidien de nombreux détenus. Les bandes de l’extérieur se recréent à l’intérieur de la prison. Les insectes infestent les cellules. L’hygiène est déplorable. Je savais déjà que nombre de nos prisons étaient insalubres, mais je ne pouvais imaginer que la réalité était pire que ce que pensais.

Certes, ces hommes ont pu tuer, violer, braquer ou trafiquer, mais doit-on les laisser vivre dans des conditions si extrêmes. La prison constitue une privation de liberté pour l’individu. Elle met à l’écart de la société un élément qui a perturbé l’ordre public. Elle ne doit pas devenir une humiliation.

Je ne souhaite pas à mon pire ennemi de vivre dans ces conditions. La République s’honorerait à traiter de façon décente ses prisonniers.

 La prison doit  permettre aux détenus de changer. Ce n’est pas en laissant des individus s’enfoncer dans le cercle vicieux de la violence que nous éviterons la récidive. Comment peut-on espérer qu’en sortant de prison certains ne retombent pas dans leurs trafics quand le trafic est la règle dans la prison ? Comment veut-on éviter la « guerre des gangs » alors que certains caïds font la loi en prison ?

On m’objectera que certains ne souhaitent pas changer… Peut-être, mais pour tous ceux qui le souhaitent, ne pouvons nous pas faire un effort et financer de véritables programmes de réinsertion ? Financer de véritables formations, faciliter l’embauche à la sortie de prison doivent permettre de lutter contre la récidive.

Enfin, n’oublions pas qu’il peut y avoir aussi quelques innocents en prison… Rien que pour eux, espérons que la République fera des efforts.

Ce n’est qu’un point de vue bien sûr, il est contestable. Mon humanisme me pousse à voir le bon en chacun de mes concitoyens.

C’est sur une information, qui a été reprise par de nombreux médias cette semaine, que j’ai aujourd’hui envie de m’arrêter.

Le Père Noël s’est vu refuser l’entrée d’une école maternelle sous prétexte de laïcité…

Cette année, afin des respecter les différentes croyances ainsi que les valeurs de l’école laïque, le Père Noël ne viendra pas à l’école

Ce sont là les mots de la directrice d’une école du centre de la France, qui aurait semble-t-il cédé aux pressions d’une dizaine de familles musulmanes de l’école.

Cette décision m’est totalement incompréhensible. Comment au nom de la laïcité peut-on interdire l’entrée du Père Noël dans une école publique ? Le Père Noël serait-il devenu un symbole du christianisme sans que je n’en ai été informé cette année ?

Un peu d’histoire ne fera pas de mal.
Certes, Noël est une grande fête chrétienne, célébrant la venue au monde de celui que les chrétiens considèrent comme le Messie, mais le Père Noël n’a jamais été un prosélyte chrétien.
Celui que nous connaissons, aujourd’hui, sous le nom de Père Noël est bien la version américanisé de celui qui apportait les cadeaux aux enfants européens jusque là : Saint-Nicolas. Mais qui peut aujourd’hui considérer que le Père Noël, que nous connaissons, est un martyr chrétien du IVème siècle ?
Il a abandonné la mitre et la crosse. Il a troqué l’habit ecclésiastique pour un pantalon et une veste rouge. Il a été popularisé au XIXème par une grande marque de boisson pétillante américaine.

Ce refus de faire entrer le Père Noël dans une école maternelle, me fait réfléchir à la laïcité. Il ne faut pas voir le religieux se nicher dans des endroits où il n’y en a pas. Noël, fête religieuse, est aujourd’hui devenu une fête laïque et largement commerciale – au grand dam de nombreux chrétiens. Nous sommes un pays de tradition chrétienne, quoiqu’on en dise. Nous avons été marqué par plusieurs siècles de christianisme et l’Église a encadré la société française plusieurs siècles. Ne nions pas cet héritage.

Je suis laïque. Je respecte les différentes options religieuses de mes concitoyens. Mais je ne peux pas comprendre ce laïcisme intégriste qui vise à nier une partie de notre histoire. Si on veut aller au bout des choses, supprimons tous les jours fériés se référant à des fêtes religieuses… Je ne suis pas certain que nos concitoyens y soient prêts..
N’oublions pas également qu’une bonne partie de nos compatriotes fêtent Noël sans référence à Dieu ou au christianisme. Juifs, musulmans, athées offrent des cadeaux à leurs enfants, le jour de cette fête, considérée comme une véritable fête de famille.

Si c’est le caractère chrétien de cette fête qui est remis en cause, rappelons nous que ce jour a été choisi par l’Église pour christianiser une fête païenne célébrant les jours les plus courts de l’année…

Demain, c’est le sapin de Noël qui va être retiré de nos écoles ? On nous objectera que c’est un symbole de renaissance et donc de naissance du christ, alors que c’est un héritage celte ?

En cette période de fêtes de fin d’année et de crise économique, j’aimerais que l’on oublie ces débats stériles sur la laïcité et que l’on retrouve un peu de cette « magie » spécifique à Noël…

P.S : Je viens de me relire que le saint patron des enseignants est Saint-Nicolas… Je me souviens que notre ancien président se nommait Nicolas, qu’il était sans doute loin d’être un saint et qu’en plus, il avait des difficultés à apprécier les enseignants… Réflexion qui n’engage que moi, comme d’habitude… (Une pensée pour mes amis de droite, qui j’espère ne m’en voudront pas … )pere noel