Cette question, on me l’a posée et je me la suis posée.
Je vais tâcher d’y répondre en quelques lignes et en étant le plus ouvert et le plus modéré possible, comme j’essaye de l’être dans chacun de mes articles.
Pour commencer, je peux dire, que cette question peut se poser légitimement quand je regarde mon parcours politique.
Né dans une famille de droite modérée, oscillant entre l’UDF et le RPR, j’ai baigné très jeune dans la politique. Très tôt, je me suis intéressé aux débats politiques et j’ai pris la parole lors des débats familiaux.
Maastricht, je me souviens avoir dit à mes parents de voter pour parce que le président Mitterrand était pour. A 9 ans, on est légitimiste et fortement influencé par ce que l’on voit à la télévision.
1995, j’ai 12 ans. Je sens que ma famille est chiraquienne. Que faire ? Dire que Balladur est sans doute un meilleur candidat. Début d’une adolescence rebelle ? Je sais parler de rébellion en soutenant Balladur peut paraître incongru.
Je sais qu’en 2002, il faudra voter et qu’il faut donc que je me détermine politiquement. Ce processus de maturation politique va prendre quelques années. Libéral, économiquement, je m’intéresse au parti d’Alain Madelin : Démocratie Libérale.
Les élections régionales de 1998, qui ont vu certains membres de DL s’allier avec le FN, font éclater l’UDF. Je découvre alors un homme, qui jusqu’alors m’avait peu intéressé, il faut dire que j’étais jeune, François Bayrou.
Je ne sais l’expliquer, mais cet homme me séduit : ses discours, ses idées. On commence à voir les prémices de l’indépendance future de l’UDF dans la nouvelle UDF.
Élections présidentielles de 2002, c’est décidé, je voterai François Bayrou. Son discours me plaît, sa façon de s’exprimer aussi. C’est lors de cette élection qu’il décide de s’attaquer au budget en déséquilibre. Je me dis qu’enfin, je tiens là un homme politique courageux qui dit des choses qui déplaisent aux français. Il a un côté rassurant, un côté bon père de famille, qui s’exprime à Strasbourg, lors de al fameuse gifle qui lui fait gagner des points dans les sondages.
C’est à ce moment que je commence à regarder les bulletins d’adhésion à l’UDF, mais timide, je n’ose pas encore m’engager. Je vote UDF à toutes les élections, et quand je n’ai pas de candidat UDF, je vote pour celui qui est le plus proche du centre-droit dont je suis issu.
L’élection présidentielle de 2007 se profile, je me dis qu’il est temps de m’engager et de montrer mon adhésion à un homme. Je prends ma carte à l’UDF, mais faute de temps, ça restera mon seul acte en faveur de la candidature de Bayrou.
Je reste fidèle à mes convictions. Je ne comprends pas l’attitude des lieutenants de Bayrou qui le quittent pour un poste dans le gouvernement qui se profile. Comment peut-on avoir combattu la bipolarisation et renier ses convictions pour un poste de ministre ? (Oui, je pense à toi, Hervé, toi qui porte le même nom que moi, toi dont j’ai attendu la position pour voter au second tour de 2007. Un jour je t’écrirai une lettre)
Je ne renouvelle pas mon adhésion au MoDem, tout nouvellement créé, mais je reste fidèle à François Bayrou.
Je ne renouvelle mon adhésion qu’en 2012, parce que j’en ai assez que les politiques décident à ma place. Je me dis qu’il est temps que j’agisse et que je fasse gagner mes idées. Je participe à la campagne des législatives en soutenant la candidate MoDem de ma circonscription du mieux que je peux. Et je découvre le monde politique, un monde parfois un peu difficile…
Je suis désolé pour ce récapitulatif un peu long de mon parcours politique, mais je pense qu’il est important de le connaître pour comprendre aujourd’hui ma position.
Oui, je suis un homme ici du centre-droit. Oui, je suis libéral. Oui, je suis fédéraliste. Oui, je suis démocrate. Alors pourquoi ne pas rejoindre l’UDI qui se dit un parti libéral, européen et de centre-droit ?
D’abord, je pense par fidélité. Je ne me vois pas quitter un parti et délaisser un homme, dont beaucoup reconnaissent les qualités – un peu tard, sans doute. François Bayrou, malgré ses entêtements, ses décisions qui m’ont parfois fait grommeler, reste une personnalité à laquelle je suis attaché. Je ne peux le quitter et perdre mon identité dans un nouveau parti, pour le moment. J’ai aussi du mal à voir dans Jean-Louis Borloo, un véritable leader centriste.
Ensuite, je constate que lors de la constitution d’un parti politique, on voit affluer de nombreux opportunistes, qui y voient l’occasion de percer en politique. Certains, qui me connaissent, voient de qui je veux parler. Je pense que l’ UDI doit mûrir et exprimer clairement son positionnement pour pouvoir, un jour peut-être, me faire adhérer.
Enfin, l’ annonce de l’alliance systématique avec la droite me dérange. Ce n’est pas l’alliance avec la droite qui me dérange. En effet, je l’ai dit, je me sens plus proche idéologiquement parlant de la droite que de la gauche. Mais je ne veux surtout pas me retrouver dans la position d’EELV aujourd’hui, cautionner des décisions qui me déplairaient.
Je ne condamne aucunement ceux qui ont souhaité rejoindre l’UDI. Ils le font pour différentes raisons qui sont toutes légitimes. Pour le moment, je ne les suis pas.
Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut claquer la porte à l’UDI. C’est sans doute, après le MoDem, le parti dont je me sens le plus proche idéologiquement (peut-être avec le PRG).
Il est clair que dans le cadre des municipales, on peut travailler ensemble. Comme, dans ma commune, on peut travailler avec l’UMP locale qui est modérée. Je crois que s’il est un scrutin dans lequel l’étiquette politique peut s’effacer, c’est bien les élections municipales.
Dans le cadre des européennes, nous portons ensemble un véritable projet fédéraliste européen. Travaillons à des listes communes, assumons notre fédéralisme, même si en ce moment ce n’est pas tellement porteur. Affirmons que le fédéralisme peut aussi s’appliquer à d’autres échelles ?
Si il est aujourd’hui un combat en lequel je crois encore aujourd’hui, c’est bien le combat pour une Europe fédérale.
Sur ce sujet, je citerai simplement Hugo. J’espère qu’un jour on réalisera son rêve. Que l’on s’empare de cette citation pour s’unir au delà de nos horizons politiques :
Plus de frontières ! Le Rhin à tous ! Soyons la même République, soyons les États-Unis d’Europe, soyons la fédération continentale, soyons la liberté européenne, soyons la paix universelle ! «
Merci à ceux qui auront eu le courage d’aller jusqu’au bout de cet article. Je ne pouvais résumer ma position en moins de lignes.