L’IVG : un droit fragile?

Publié: 24/12/2013 dans Opinions, Société

C’est à un sujet très délicat que j’ai décidé de m’attaquer aujourd’hui pour reprendre la mise à jour de mon blog.

Cette semaine, le parlement espagnol a décidé de revenir sur la loi de 2010 autorisant l’avortement dans le pays.

Cette question est encore aujourd’hui très délicate.

Mes convictions de chrétien devraient me pousser à penser et à dire que toute vie est sacrée et que l’enfant n’est pas simplement l’objet d’un désir égoïste mais bien le fruit d’un projet de vie.

Cependant, ne vaut-il pas mieux que l’enfant soit désiré et que sa venue dans la famille ait été réfléchie ? Combien d’enfants non désirés ne sont pas aimés par leurs parents et mènent des existences malheureuses ? Certes, il est possible de l’abandonner et de le faire adopter mais la grossesse peut également être une souffrance pour la femme qui ne désire pas cet enfant.

En classe, dans le cadre de mon programme d’histoire, je dois expliquer justement que la loi de 1974, en France, a été une grande avancée pour le combat des femmes à disposer librement de leurs corps. J’ai été interpellé par certains élèves qui m’ont parlé de crime et d’homicide. J’ai été bousculé. A partir de quand peut-on dire que la vie est présente ? La rencontre entre le spermatozoïde et l’ovule crée-t-il la vie ? Ou bien doit on attendre la formation de l’être humain pour dire que la vie existe ? Je ne suis pas scientifique, je ne me permettrai pas d’émettre un quelconque avis sur le sujet.

«  Aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes: c’est toujours un drame, cela restera toujours un drame. »

Ces paroles de Simone Veil, en 1974, sont encore d’actualité. L’IVG n’est pas contrairement à ce que certains peuvent en dire un moyen de contraception. C’est l’ultime recours quand on a plus vraiment le choix. Ce n’est pas pour rien, qu’en France, les femmes sont accompagnées par le planning familial, avant et après leur avortement.

Il est regrettable, qu’aujourd’hui, on songe à remettre en cause des avancées qui ont été acquises au terme de combats longs et parfois douloureux. L’Espagne n’est malheureusement pas un cas isolé en Europe. Ici aussi, certains politiques appartenant pour la plupart à des partis d’extrème-droite remettent également ce droit en cause.

Je réprouve les actions des Femen qui sont beaucoup trop provocatrices et violentes. Je pense que le féminisme peut s’exprimer différemment. C’est pourquoi, je pense que les politiques et les associations féministes doivent se soucier de ce qui se passe en dehors de nos frontières et dénoncer avec vigueur ces retours en arrière dans le domaine des droits des femmes .

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