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Depuis quelques jours déjà, les débats battent leur plein dans l’hémicycle au sujet de la loi dite du mariage pour tous.

 Tous les jours, les députés s’écharpent sur des amendements plus ou moins sérieux. Je pense ici aux fameux amendements du député Bompard qui s’est justifié en mettant en avant un raisonnement par l’absurde.

 Ces débats, ces vociférations de l’opposition vis-à-vis de la majorité, nous y sommes habitués. Cela fait parti du jeu législatif. Sur chaque projet de loi, les députés de l’opposition déposent des amendements dans le but de modifier le projet proposé par le gouvernement ou la majorité parlementaire. Un député socialiste rappelait d’ailleurs, ce soir , que ces débats étaient naturels et qu’eux aussi quand ils étaient dans l’opposition, ils avaient usé et abusé du dépôt d’amendements.

 Ces débats passionnent une partie des Français et surtout une partie des abonnés au fameux réseau social twitter. Depuis quelques jours, on voit en tête des hashtags utilisés (ou mot-dièse si je reprends le terme francisé), le fameux #directan qui signale tous les tweets en rapport avec les débats au sein de l’assemblée. Là encore rien de nouveau, on a souvent vu le fameux réseau social s’enflammer pour telle ou telle manifestation, émission de télévision ou débat.

 Ce qui surprend, aujourd’hui, c’est le fait que twitter s’invite dans les débats de l’assemblée nationale. En effet, plusieurs fois dans l’hémicycle, les députés ont cité au micro le nom de twitter pour se plaindre de remarques personnelles faites par d’autres députés. C’est en effet, la présence des députés sur twitter et leurs soit-disant règlements de compte via ce média qui a été à l’origine de nombreuses interruptions de séance.

Alors, oui, les députés suivent les évolutions de la société. Ils ont bien compris que leur présence médiatique pouvait passer par de bons mots sur les réseaux sociaux.

Ce qui est un peu fatigant, voire pénible, quand on suit ces débats, c’est que les rappels au règlement de l’assemblée nationale sont détournés pour régler des comptes personnels liés à des embrouilles « twitteresques ».

J’ai parfois l’impression que Claude Bartolone se retrouve dans la position du maître d’école qui doit régler les gamineries de ses élèves : « Non mais M’sieur, il m’a traité d’homophobe.. et moi, moi M’sieur, il a insinué que j’étais pas vraiment un homme parce qu’homosexuel… Mais c’est lui qui a commencé.. »

Pour la dignité des débats, messieurs et mesdames les députés, soyez un peu plus mûrs. Réglez vos conflits personnels sur twitter si vous le souhaitez mais n’utilisez pas le micro de l’Assemblée pour régler vos comptes. Si il faut, on fera comme en classe : confiscation des téléphones portables pour usage pendant les séances, si vous n’êtes pas capable de vous responsabiliser.

A bon entendeur, salut …

Ce soir, j’ai reçu la lettre de mon cher ministre de l’éducation, Vincent Peillon. Fatigué après une journée de travail, je n’ai pas eu le courage de la lire..

Elle est sans doute intéressante et certaines questions que je vais poser y trouveront peut-être une réponse, mais ce soir j’ai envie de parler de ce qui fait la majeure partie de ma vie depuis quatre ans : mon métier…

J’ai toujours voulu être enseignant.Au primaire, je regardais es enseignantes travailler et je disais à mes parents que je serai instituteur. En cinquième, j’ai attrapé le virus de l’histoire. C’était décidé, je serai professeur d’histoire. Je voulais faire de ma passion ma vie…

Baccalauréat en poche, je m’inscris donc à la fac d’histoire et je suis un cursus d’étudiant classique : DEUG, Licence.. J’aurais pu m’arrêter là et passer les concours pour devenir enseignant, mais ne me sentant pas prêt à être devant les élèves, j’ai décidé de me lancer dans un Master recherche en histoire moderne.

Celui-ci obtenu, je m’inscris à l’IUFM pour passer les concours. Et là, comme on dit parfois dans certaines mauvaises séries, c’est le drame…

On ne m’apprend pas à faire un cours, on ne m’apprend pas à travailler avec des enfants… Non, non, on m’apprend à retenir des masses de connaissances scientifiques en histoire ou en géographie et lors du module professionnel, on fait de l’historiographie et de épistémologie de la géographie…

 Soit, il faut bien un critère de recrutement, pourquoi ne pas choisir celui du niveau de connaissance… Je passe donc le concours… Admissibilité, ça passe.. Malheureusement, éternel stressé, je perds mes moyens devant les jurys et j’oublie tout ce que j’ai pu apprendre… Ce concours sera donc un échec…

Après deux tentatives infructueuses, je me demande si finalement je suis fait pour ce métier… Je ne suis pas une bête à concours. Les oraux sont toujours pour moi un drame.. Mince, mon future métier est un métier d’oral…

Je décide donc d’arrêter les frais et de m’inscrire auprès de la direction diocésaine pour faire des remplacements. Au moins je saurais si je suis fait pour ce travail…

Et là, c’est la confirmation.. Lancé sur le terrain du jour au lendemain, après une brève formation de quelques heures, je me rends compte que j’adore ce métier… Ma première année sera celle de la découverte du métier, je vais de remplacement en remplacement, d’établissement en établissement…

C’est à ce moment que je découvre la précarité des non-titulaires… Parce qu’il faut oser le dire, malgré les beaux discours, l’Education Nationale emploie un nombre important de personnels précaires, et ce, dans des conditions souvent déplorables… Pour information, un neoprof non titulaire gagne 1250 euros net pour un niveau bac plus 5… Certes, ils n’ont pas obtenu le sésame que constitue le concours.. Est-ce une raison pour ne leur donner que 1250 euros, pour un travail équivalent ? Il faut ajouter que souvent le premier mois, le non-titulaire n’est pas payé, il l’est le mois suivant puisqu’il entre dans les fichiers du rectorat en dernier… Le rectorat lui donne donc fin octobre, ce qu’il ose appeler une avance, alors qu’il s’agit d’un retard de salaire et le reste le mois suivant..

Chaque année, ces non-titulaires doivent attendre fin aout début septembre pour être nommés sur les postes vacants, alors qu’on connait la liste de ces postes au mois de juillet….

 Aujourd’hui, j’ai obtenu ce sésame. Parallèlement à mes heures d’enseignement, je continuais à passer les concours de recrutement, et j’ai fini par décrocher le CAFEP-CAPLP externe…

Je gagne 500 euros de plus, net, que mes collègues non-titulaires, et ce pour un travail équivalent… je n’oublie pas mes années de précarité et je me sens solidaire de tous ces non-titulaires de l’Éducation Nationale…

Je lis et j’entends ces derniers jours que le ministère de l’Éducation Nationale va recruter 40 000 nouveaux enseignants…

Je pense ce soir à tous mes collègues précaires qui galèrent et qui n’y arrivent pas pour une raison X ou Y mais qu’on est content d’embaucher tous les ans pour « boucher les trous » Ne peut-on pas commencer par résorber l’emploi précaire avant d’annoncer de façon tonitruante que l’on va recruter des dizaines de milliers de nouveaux enseignants ?

Le métier n’attire pas… Ne peut-on pas commencer par le rendre plus attractif en améliorant la rémunération ou les conditions de travail ?

Je me pose simplement quelques questions, j’espère que notre ministre apportera quelques réponses… Je crains fort que ce ne soit pas le cas…

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C’est sur une information, qui a été reprise par de nombreux médias cette semaine, que j’ai aujourd’hui envie de m’arrêter.

Le Père Noël s’est vu refuser l’entrée d’une école maternelle sous prétexte de laïcité…

Cette année, afin des respecter les différentes croyances ainsi que les valeurs de l’école laïque, le Père Noël ne viendra pas à l’école

Ce sont là les mots de la directrice d’une école du centre de la France, qui aurait semble-t-il cédé aux pressions d’une dizaine de familles musulmanes de l’école.

Cette décision m’est totalement incompréhensible. Comment au nom de la laïcité peut-on interdire l’entrée du Père Noël dans une école publique ? Le Père Noël serait-il devenu un symbole du christianisme sans que je n’en ai été informé cette année ?

Un peu d’histoire ne fera pas de mal.
Certes, Noël est une grande fête chrétienne, célébrant la venue au monde de celui que les chrétiens considèrent comme le Messie, mais le Père Noël n’a jamais été un prosélyte chrétien.
Celui que nous connaissons, aujourd’hui, sous le nom de Père Noël est bien la version américanisé de celui qui apportait les cadeaux aux enfants européens jusque là : Saint-Nicolas. Mais qui peut aujourd’hui considérer que le Père Noël, que nous connaissons, est un martyr chrétien du IVème siècle ?
Il a abandonné la mitre et la crosse. Il a troqué l’habit ecclésiastique pour un pantalon et une veste rouge. Il a été popularisé au XIXème par une grande marque de boisson pétillante américaine.

Ce refus de faire entrer le Père Noël dans une école maternelle, me fait réfléchir à la laïcité. Il ne faut pas voir le religieux se nicher dans des endroits où il n’y en a pas. Noël, fête religieuse, est aujourd’hui devenu une fête laïque et largement commerciale – au grand dam de nombreux chrétiens. Nous sommes un pays de tradition chrétienne, quoiqu’on en dise. Nous avons été marqué par plusieurs siècles de christianisme et l’Église a encadré la société française plusieurs siècles. Ne nions pas cet héritage.

Je suis laïque. Je respecte les différentes options religieuses de mes concitoyens. Mais je ne peux pas comprendre ce laïcisme intégriste qui vise à nier une partie de notre histoire. Si on veut aller au bout des choses, supprimons tous les jours fériés se référant à des fêtes religieuses… Je ne suis pas certain que nos concitoyens y soient prêts..
N’oublions pas également qu’une bonne partie de nos compatriotes fêtent Noël sans référence à Dieu ou au christianisme. Juifs, musulmans, athées offrent des cadeaux à leurs enfants, le jour de cette fête, considérée comme une véritable fête de famille.

Si c’est le caractère chrétien de cette fête qui est remis en cause, rappelons nous que ce jour a été choisi par l’Église pour christianiser une fête païenne célébrant les jours les plus courts de l’année…

Demain, c’est le sapin de Noël qui va être retiré de nos écoles ? On nous objectera que c’est un symbole de renaissance et donc de naissance du christ, alors que c’est un héritage celte ?

En cette période de fêtes de fin d’année et de crise économique, j’aimerais que l’on oublie ces débats stériles sur la laïcité et que l’on retrouve un peu de cette « magie » spécifique à Noël…

P.S : Je viens de me relire que le saint patron des enseignants est Saint-Nicolas… Je me souviens que notre ancien président se nommait Nicolas, qu’il était sans doute loin d’être un saint et qu’en plus, il avait des difficultés à apprécier les enseignants… Réflexion qui n’engage que moi, comme d’habitude… (Une pensée pour mes amis de droite, qui j’espère ne m’en voudront pas … )pere noel

Qu’est-ce que le centrisme ? C’est une question que je me pose et que l’on me pose parfois… Mais tu dis que tu es centriste, tu es entre les deux, et de droite et de gauche, ou ni de droite ni de gauche ?

Qu’est-ce que ces questions peuvent m’énerver !!! Elles sont souvent le fait de personnes qui ne connaissent pas le centrisme ou les centristes. Ce n’est pas un non choix, au contraire.

Le centre c’est d’abord une histoire. Jean-Pierre Rioux le rappelle dans son ouvrage : Les centristes de Mirabeau à Bayrou. Les centristes sont apparus dans le Marais, lors de la Révolution française. Cette famille politique, originale a perduré sous tous les régimes successifs, de l’Empire à la Troisième République.

Le centre, ce sont aussi des hommes : des libéraux, des radicaux puis des démocrates-chrétiens : Guizot, Pflimlin, Bidault, et bien sûr Bayrou …

Enfin, le centre ce sont avant tout des valeurs. Des valeurs que je partage et que j’essaye de faire progresser.

Alors, oui, ces valeurs sont aujourd’hui moins présentes dans le débat politique. On préfère les hommes aux idées ou aux valeurs.

Humanisme, fédéralisme, liberté, et par extension libéralisme, et éducation sont les bases de la pensée centriste.

Je ne ferai pas un exposé scientifique de la pensée centriste, d’autres l’ont déjà fait, et avec brio.

Je vais parler de mes valeurs, celles qui me définissent, en tant que centriste.

Quand j’y réfléchis, c’est difficile de parler de ses valeurs, cela touche à l’intime et à ce qui fonde ma personnalité.

Je suis, d’abord, humaniste. C’est très à la mode comme concept. Il est vrai qu’il serait étrange pour un politique de ne pas aimer les autres (quoique..). Pour moi, il faut replacer l’homme au cœur du système et au cœur de la politique. Les lois sont faites par les hommes et pour les hommes. Comment peut-on rejeter l’autre parce qu’il ne nous ressemble pas forcément? Comment peut-on aujourd’hui être indifférent à lé détresse de nos semblables?

Je suis fédéraliste. Le fédéralisme ne doit pas se limiter pour moi pas au niveau européen. Il doit exister à toutes les échelles. Il existe aujourd’hui des embryons de fédéralisme : communautés de communes, départements, région. Simplifier les institutions, rendre vraiment démocratiques les instances régionales, ce sont les combats qu’il faut mener aujourd’hui.

Je suis libéral, politiquement et économiquement parlant. Politiquement, je crois au pluralisme et à la liberté. Contrairement aux extrêmes, je ne pense pas que le changement peut se faire par la Révolution, qu’elle soit sociale ou nationale. J’accepte le débat politique, je recherche le meilleur chemin, la modération.  Économiquement, je crois en l’initiative individuelle et je pense que l’État ne doit être là que pour tempérer et réduire les inégalités. Il doit se concentrer sur ses missions régaliennes et laisser l’initiative privée quand celle-ci peut faire mieux ou au moins aussi bien.

Enfin, je pense que l’éducation doit être la base de toute société. L’école doit former des citoyens. Des citoyens qui doivent être capables de prendre leurs propres décisions parce qu’ils auront tous les outils pour comprendre le monde dans lequel ils vivent.

Bien sûr, certains me diront que ces valeurs, on les retrouve dans des familles politiques de droite et de gauche aujourd’hui, soit, mais une famille politique qui regroupe l’essentiel de ses valeurs ne peut- être, pour moi, que centriste.

Je terminerai en citant François Guizot :

« Vous voulez avancer à votre tour ; vous voulez faire des choses que n’aient pas faites vos pères. Vous avez raison ; ne poursuivez donc plus, pour le moment, la conquête des droits politiques ; vous la tenez d’eux, c’est leur héritage. À présent, usez de ces droits ; fondez votre gouvernement, affermissez vos institutions, éclairez-vous, enrichissez-vous, améliorez la condition morale et matérielle de notre France : voilà les vraies innovations ; voilà ce qui donnera satisfaction à cette ardeur de mouvement, à ce besoin de progrès qui caractérise cette nation. »

A nous, citoyens (centristes), de changer les choses…