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Après une année 2012, riche en évènements politiques, nous entrons dans une année non électorale même si, je ne parlerai pas pour autant de pause politique.

Alors que souhaiter pour 2013 ?

Un gouvernement qui sache faire face à une crise dans laquelle nous nous enfonçons de plus en plus. Un gouvernement qui ose enfin dire, comme le fit à une époque un ancien premier ministre, que la situation est catastrophique et que nous risquons la faillite. Un gouvernement qui cesse d’utiliser les débats de société (qui sont pourtant nécessaires) pour cacher les réalités économiques.

Une opposition responsable et constructive qui appuie si nécessaire certaines décisions du gouvernement, celles qui iront dans le bon sens.

Que l’UMP sache respecter la majorité et toutes les composantes de l’opposition. Qu’elle cesse de flirter avec l’extrême droite et qu’elle cherche des solutions aux problèmes du pays.

Que la recomposition politique engagée en 2012 s’achève enfin.

Que le centre fasse entendre sa voix et s’unisse enfin. Cessons de rechercher des brevets de centrisme. Osons travailler ensemble la reconstruction de notre famille politique. Que l’on soit à l’UDI ou au MoDem, travaillons ensemble et cessons de nous invectiver (même si parfois c’est tentant). Mettons les ego de chacun de côté pour avancer unis et proposer un véritable projet alternatif à la droite et à la gauche. Un projet européen, écologiste, solidaire et humaniste.

Que 2013 soit,pour nous tous, une période active de préparation des prochaines échéances électorales.

 Que 2013 soit pour vous une année épanouissante et riche en expériences. Qu’en cette nouvelle année vous réalisiez vos rêves. Que souhaitez d’autre à part d’être heureux ou tout du moins d’apprendre à l’être.

Merci, à vous tous, pour vos réactions que ce soit ici, sur Twitter ou sur Facebook. Je crois en la vertu du débat. J’ai rencontré des personnes de qualités venant d’horizons totalement différents. Débattre avec eux fut toujours passionnant et enrichissant. Cela m’a parfois permis de consolider mon opinion personnelle sur certains sujet ou, au contraire, d’évoluer et de nuancer ma position.

Tous mes vœux de bonheur et de réussite, dans tous les domaines, en cette année 2013.

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Qu’est-ce que le centrisme ? C’est une question que je me pose et que l’on me pose parfois… Mais tu dis que tu es centriste, tu es entre les deux, et de droite et de gauche, ou ni de droite ni de gauche ?

Qu’est-ce que ces questions peuvent m’énerver !!! Elles sont souvent le fait de personnes qui ne connaissent pas le centrisme ou les centristes. Ce n’est pas un non choix, au contraire.

Le centre c’est d’abord une histoire. Jean-Pierre Rioux le rappelle dans son ouvrage : Les centristes de Mirabeau à Bayrou. Les centristes sont apparus dans le Marais, lors de la Révolution française. Cette famille politique, originale a perduré sous tous les régimes successifs, de l’Empire à la Troisième République.

Le centre, ce sont aussi des hommes : des libéraux, des radicaux puis des démocrates-chrétiens : Guizot, Pflimlin, Bidault, et bien sûr Bayrou …

Enfin, le centre ce sont avant tout des valeurs. Des valeurs que je partage et que j’essaye de faire progresser.

Alors, oui, ces valeurs sont aujourd’hui moins présentes dans le débat politique. On préfère les hommes aux idées ou aux valeurs.

Humanisme, fédéralisme, liberté, et par extension libéralisme, et éducation sont les bases de la pensée centriste.

Je ne ferai pas un exposé scientifique de la pensée centriste, d’autres l’ont déjà fait, et avec brio.

Je vais parler de mes valeurs, celles qui me définissent, en tant que centriste.

Quand j’y réfléchis, c’est difficile de parler de ses valeurs, cela touche à l’intime et à ce qui fonde ma personnalité.

Je suis, d’abord, humaniste. C’est très à la mode comme concept. Il est vrai qu’il serait étrange pour un politique de ne pas aimer les autres (quoique..). Pour moi, il faut replacer l’homme au cœur du système et au cœur de la politique. Les lois sont faites par les hommes et pour les hommes. Comment peut-on rejeter l’autre parce qu’il ne nous ressemble pas forcément? Comment peut-on aujourd’hui être indifférent à lé détresse de nos semblables?

Je suis fédéraliste. Le fédéralisme ne doit pas se limiter pour moi pas au niveau européen. Il doit exister à toutes les échelles. Il existe aujourd’hui des embryons de fédéralisme : communautés de communes, départements, région. Simplifier les institutions, rendre vraiment démocratiques les instances régionales, ce sont les combats qu’il faut mener aujourd’hui.

Je suis libéral, politiquement et économiquement parlant. Politiquement, je crois au pluralisme et à la liberté. Contrairement aux extrêmes, je ne pense pas que le changement peut se faire par la Révolution, qu’elle soit sociale ou nationale. J’accepte le débat politique, je recherche le meilleur chemin, la modération.  Économiquement, je crois en l’initiative individuelle et je pense que l’État ne doit être là que pour tempérer et réduire les inégalités. Il doit se concentrer sur ses missions régaliennes et laisser l’initiative privée quand celle-ci peut faire mieux ou au moins aussi bien.

Enfin, je pense que l’éducation doit être la base de toute société. L’école doit former des citoyens. Des citoyens qui doivent être capables de prendre leurs propres décisions parce qu’ils auront tous les outils pour comprendre le monde dans lequel ils vivent.

Bien sûr, certains me diront que ces valeurs, on les retrouve dans des familles politiques de droite et de gauche aujourd’hui, soit, mais une famille politique qui regroupe l’essentiel de ses valeurs ne peut- être, pour moi, que centriste.

Je terminerai en citant François Guizot :

« Vous voulez avancer à votre tour ; vous voulez faire des choses que n’aient pas faites vos pères. Vous avez raison ; ne poursuivez donc plus, pour le moment, la conquête des droits politiques ; vous la tenez d’eux, c’est leur héritage. À présent, usez de ces droits ; fondez votre gouvernement, affermissez vos institutions, éclairez-vous, enrichissez-vous, améliorez la condition morale et matérielle de notre France : voilà les vraies innovations ; voilà ce qui donnera satisfaction à cette ardeur de mouvement, à ce besoin de progrès qui caractérise cette nation. »

A nous, citoyens (centristes), de changer les choses…

Cette question, on me l’a posée et je me la suis posée.

Je vais tâcher d’y répondre en quelques lignes et en étant le plus ouvert et le plus modéré possible, comme j’essaye de l’être dans chacun de mes articles.

Pour commencer, je peux dire, que cette question peut se poser légitimement quand je regarde mon parcours politique.

Né dans une famille de droite modérée, oscillant entre l’UDF et le RPR, j’ai baigné très jeune dans la politique. Très tôt, je me suis intéressé aux débats politiques et j’ai pris la parole lors des débats familiaux.

Maastricht, je me souviens avoir dit à mes parents de voter pour parce que le président Mitterrand était pour. A 9 ans, on est légitimiste et fortement influencé par ce que l’on voit à la télévision.

1995, j’ai 12 ans. Je sens que ma famille est chiraquienne. Que faire ? Dire que Balladur est sans doute un meilleur candidat. Début d’une adolescence rebelle ? Je sais parler de rébellion en soutenant Balladur peut paraître incongru.

Je sais qu’en 2002, il faudra voter et qu’il faut donc que je me détermine politiquement. Ce processus de maturation politique va prendre quelques années. Libéral, économiquement, je m’intéresse au parti d’Alain Madelin : Démocratie Libérale.

Les élections régionales de 1998, qui ont vu certains membres de DL s’allier avec le FN, font éclater l’UDF. Je découvre alors un homme, qui jusqu’alors m’avait peu intéressé, il faut dire que j’étais jeune, François Bayrou.

Je ne sais l’expliquer, mais cet homme me séduit : ses discours, ses idées. On commence à voir les prémices de l’indépendance future de l’UDF dans la nouvelle UDF.

Élections présidentielles de 2002, c’est décidé, je voterai François Bayrou. Son discours me plaît, sa façon de s’exprimer aussi. C’est lors de cette élection qu’il décide de s’attaquer au budget en déséquilibre. Je me dis qu’enfin, je tiens là un homme politique courageux qui dit des choses qui déplaisent aux français. Il a un côté rassurant, un côté bon père de famille, qui s’exprime à Strasbourg, lors de al fameuse gifle qui lui fait gagner des points dans les sondages.

C’est à ce moment que je commence à regarder les bulletins d’adhésion à l’UDF, mais timide, je n’ose pas encore m’engager. Je vote UDF à toutes les élections, et quand je n’ai pas de candidat UDF, je vote pour celui qui est le plus proche du centre-droit dont je suis issu.

L’élection présidentielle de 2007 se profile, je me dis qu’il est temps de m’engager et de montrer mon adhésion à un homme. Je prends ma carte à l’UDF, mais faute de temps, ça restera mon seul acte en faveur de la candidature de Bayrou.

Je reste fidèle à mes convictions. Je ne comprends pas l’attitude des lieutenants de Bayrou qui le quittent pour un poste dans le gouvernement qui se profile. Comment peut-on avoir combattu la bipolarisation et renier ses convictions pour un poste de ministre ? (Oui, je pense à toi, Hervé, toi qui porte le même nom que moi, toi dont j’ai attendu la position pour voter au second tour de 2007. Un jour je t’écrirai une lettre)

Je ne renouvelle pas mon adhésion au MoDem, tout nouvellement créé, mais je reste fidèle à François Bayrou.

Je ne renouvelle mon adhésion qu’en 2012, parce que j’en ai assez que les politiques décident à ma place. Je me dis qu’il est temps que j’agisse et que je fasse gagner mes idées. Je participe à la campagne des législatives en soutenant la candidate MoDem de ma circonscription du mieux que je peux. Et je découvre le monde politique, un monde parfois un peu difficile…

Je suis désolé pour ce récapitulatif un peu long de mon parcours politique, mais je pense qu’il est important de le connaître pour comprendre aujourd’hui ma position.

Oui, je suis un homme ici du centre-droit. Oui, je suis libéral. Oui, je suis fédéraliste. Oui, je suis démocrate. Alors pourquoi ne pas rejoindre l’UDI qui se dit un parti libéral, européen et de centre-droit ?

D’abord, je pense par fidélité. Je ne me vois pas quitter un parti et délaisser un homme, dont beaucoup reconnaissent les qualités – un peu tard, sans doute. François Bayrou, malgré ses entêtements, ses décisions qui m’ont parfois fait grommeler, reste une personnalité à laquelle je suis attaché. Je ne peux le quitter et perdre mon identité dans un nouveau parti, pour le moment. J’ai aussi du mal à voir dans Jean-Louis Borloo, un véritable leader centriste.

Ensuite, je constate que lors de la constitution d’un parti politique, on voit affluer de nombreux opportunistes, qui y voient l’occasion de percer en politique. Certains, qui me connaissent, voient de qui je veux parler. Je pense que l’ UDI doit mûrir et exprimer clairement son positionnement pour pouvoir, un jour peut-être, me faire adhérer.

Enfin, l’ annonce de l’alliance systématique avec la droite me dérange. Ce n’est pas l’alliance avec la droite qui me dérange. En effet, je l’ai dit, je me sens plus proche idéologiquement parlant de la droite que de la gauche. Mais je ne veux surtout pas me retrouver dans la position d’EELV aujourd’hui, cautionner des décisions qui me déplairaient.

Je ne condamne aucunement ceux qui ont souhaité rejoindre l’UDI. Ils le font pour différentes raisons qui sont toutes légitimes. Pour le moment, je ne les suis pas.

Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut claquer la porte à l’UDI. C’est sans doute, après le MoDem, le parti dont je me sens le plus proche idéologiquement (peut-être avec le PRG).

Il est clair que dans le cadre des municipales, on peut travailler ensemble. Comme, dans ma commune, on peut travailler avec l’UMP locale qui est modérée. Je crois que s’il est un scrutin dans lequel l’étiquette politique peut s’effacer, c’est bien les élections municipales.

Dans le cadre des européennes, nous portons ensemble un véritable projet fédéraliste européen. Travaillons à des listes communes, assumons notre fédéralisme, même si en ce moment ce n’est pas tellement porteur. Affirmons que le fédéralisme peut aussi s’appliquer à d’autres échelles ?

Si il est aujourd’hui un combat en lequel je crois encore aujourd’hui, c’est bien le combat pour une Europe fédérale.

Sur ce sujet, je citerai simplement Hugo. J’espère qu’un jour on réalisera son rêve. Que l’on s’empare de cette citation pour s’unir au delà de nos horizons politiques :

 Plus de frontières ! Le Rhin à tous ! Soyons la même République, soyons les États-Unis d’Europe, soyons la fédération continentale, soyons la liberté européenne, soyons la paix universelle ! « 

Merci à ceux qui auront eu le courage d’aller jusqu’au bout de cet article. Je ne pouvais résumer ma position en moins de lignes.

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